Vous êtes un travailleur de très grande expérience et en pleine possession de tous vos moyens physiques et intellectuels; vous courez peut-être encore les marathons… Mais voilà que vous venez de perdre votre boulot ou devez changer de travail. Vous ne vous voyez surtout pas à l’écart du marché de l’emploi dans un avenir rapproché !

Les candidats de 45 ans et plus craignent de rencontrer un certain nombre d'obstacles lorsque vient le temps de passer une entrevue !

Attention aux pièges

A priori, l’employeur n’a pas d’objection majeure associée à votre âge, sinon vous ne seriez pas invité à lui présenter votre candidature. Cela dit, il ne faut pas tomber dans l’un des pièges suivants :

• N'évoquez pas spontanément votre âge, attendez que l’on aborde le sujet pour en parler.
• N'insistez pas sur la longue expérience que vous avez, mais plutôt sur la diversité de vos compétences. Soulignez la qualité de votre travail, et non la quantité.

En raison de l'évolution rapide des technologies et des techniques de travail, avoir 19, 20 ou 30 ans et plus d'expérience n'est plus nécessairement utile aujourd'hui. Par exemple, il est plus important de faire valoir à l’employeur que vous avez su, tout au cours de votre carrière, vous adapter aux changements sans difficulté et que vous avez acquis à la longue une méthode de travail vous permettant de composer efficacement avec des situations nouvelles.

Êtes-vous à l’aise avec votre âge ?

L’employeur qui vous convoque en entrevue a déjà une bonne idée de votre âge qu’il a estimé en parcourant la rubrique « expérience professionnelle » de votre curriculum vitæ. Il risque toutefois de vous mettre à l’épreuve en vous posant certaines questions liées à l’âge ; ce sera à vous de démontrer que vous êtes à l’aise avec le fait d’être un candidat plus âgé.

À cet effet, voici quelques exemples de questions qu’un employeur est susceptible de vous poser :

• « Êtes-vous prêt à intégrer une équipe de jeunes ? »

Pour répondre à cette question, appuyez-vous sur une expérience passée, cela rendra votre discours plus crédible. Par exemple : « lors de ma dernière expérience de travail, je travaillais dans un service composé majoritairement de jeunes gens …. ». Relevez ensuite ce que vous pouvez apporter aux jeunes travailleurs en collaborant avec eux : l’expérience que vous possédez vous donne une certaine valeur, un meilleur recul sur les événements, etc.

•  « Êtes-vous à l’aise avec les nouvelles technologies ? »

Une des réponses possibles serait : « Dans un emploi antérieur, j’ai eu à apprendre rapidement le fonctionnement d’un logiciel de reconnaissance vocale que j’ai su maîtriser très rapidement…. ». Mettez en évidence tous les logiciels que vous connaissez.

• « Quelle est votre attitude à l’égard des changements ? »

Vous pouvez répondre que : « Le refus d’évoluer vient davantage du tempérament d’une personne que de son âge ». Faites valoir votre curiosité intellectuelle à développer de nouvelles compétences et votre rapidité d’apprentissage en évoquant des exemples.

• « Quel salaire êtes-vous prêt à accepter pour cet emploi ? »

L’employeur veut savoir si vos services sont abordables. Renseignez-vous au préalable pour avoir une idée des salaires qui sont d’usage dans tel ou tel secteur, en fonction de critères objectifs précis (libellés de poste, ancienneté, diplôme, etc.). Annoncez une fourchette de salaire plutôt qu’un salaire précis.

Pourquoi un employeur aurait-il avantage à faire appel à du personnel senior ?

Parce qu’une entreprise sait qu’elle peut compter sur quelqu’un d’une grande polyvalence avec un vécu professionnel. Une personne expérimentée est plus vite opérationnelle et donc directement rentable pour l’entreprise. On dit que l’expérience donne aux seniors une « conscience professionnelle ». De plus, les employés d’âge mûr ont des avantages des plus concurrentiels sur leurs homologues plus jeunes comme :

• Une plus grande disponibilité.
• Plus de stabilité.
• Un meilleur sens des responsabilités.
• Une capacité d’analyse supérieure.

La conjoncture démographique

Les employeurs les plus astucieux, capables de prévoir la pénurie prochaine de main-d’œuvre ont déjà commencé à reconnaître qu’ils avaient intérêt à embaucher et à conserver des travailleurs d’âge mûr.

En effet, on sait que la population du Canada vieillit rapidement. Selon les projections actuelles, les personnes âgées seront plus nombreuses que les enfants d’ici une dizaine d’années. Le taux d’emploi des personnes appartenant à ce groupe est demeuré plutôt stable pendant les années 1980 et 1990, mais il a augmenté depuis. En effet, le nombre d’employés canadiens âgés de plus de 55 ans a augmenté considérablement depuis quelques années (Source : Statistique Canada, Revue chronologique de la population active).

En raison de cette conjoncture démographique, de nombreux économistes et spécialistes du marché du travail soulignent l’importance de favoriser l’embauche et le maintien en poste des travailleurs plus âgés. Les attitudes négatives envers l’âgisme en général ont commencé à changer.

Selon Colleen Clarke, une spécialiste des carrières chez Monster, les baby-boomers n’ont pas l’intention de quitter de sitôt le marché du travail. Ils sont de plus en plus en forme et en santé. Cette génération est plus fière que toutes les générations précédentes. Il n’est donc pas surprenant de voir cette catégorie de travailleurs s’accaparer une part du marché du travail.

« En Angleterre, plusieurs entreprises préfèrent les travailleurs aux tempes grises : ils sont plus enthousiastes, plus expérimentés et plus fidèles que leurs jeunes collègues, disent-elles! Un phénomène qui pourrait s’étendre bientôt à tout l’Occident ; vieillissement de la population oblige? »(http://carriere.jobboom.com/marche-travail/international/2006/09/18/1857885.html)

Il n’est pas nécessaire de parcourir plusieurs kilomètres en jogging par jour pour occuper un emploi intéressant après l’âge de 45 ans. Une apparence soignée, des vêtements impeccables, une chevelure entretenue et un visage souriant vous feront paraître quelques années de moins, ce qui fera de vous une ressource toujours attrayante.

Rappelez-vous que l’entrevue est votre dernière chance d’obtenir l’emploi que vous postulez. Partez gagnant en vous préparant adéquatement à rencontrer un employeur. Pensez également à demander conseil. Votre avenir peut en dépendre !
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Référence
Passer sous le bistouri pour sa carrière, par Melanie Joy Douglas, http://contenu.monster.ca/12398_fr-CA_p1.asp

Patricia St-Pierre, experte-conseil  
Mélanie Langlois : réviseure linguistique

                     
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