Certains candidats ont tendance à culpabiliser, à angoisser, voire même à se dénigrer lorsqu’ils doivent dévoiler des blancs, des bavures ou des situations délicates dans leur parcours professionnel.

Même si certaines situations sont plus faciles à expliquer que d’autres, vous devez être capable de faire face à ce genre de questions, sans remord ni complexe.

Un changement d'emploi fréquent, un congédiement, une sanction professionnelle, un « burn-out », une faillite d'entreprise, un retour au travail après avoir été à la maison pendant quelques années sont autant de renseignements qu'on souhaite garder pour soi. Que doit-on dire à l’employeur lors d’une entrevue d’emploi ?

Tout ce que vous dites doit être vrai

Peu importe ce que vous choisissez de dire en entrevue, toutes vos réponses doivent être honnêtes. Mais, vous n’avez pas nécessairement besoin de tout dire : il n’y a pas d’obligation morale à offrir de l’information non demandée par un employeur.

On dit que la parole est d'argent et que le silence est d'or. L'adage vaut-il également pour une entrevue ? Vous ne devez certainement pas évoquer une situation qui risquerait de détruire vos chances de décrocher le poste convoité. Autrement dit, ne pas tout dire en entrevue, ne revient pas à mentir par omission. Le mot « éthique » ne veut pas dire « abnégation ». Si vous possédez un casier judiciaire, rien ne vous oblige à le divulguer, sauf si le délit commis est en lien direct avec le poste visé.

Même si les employeurs tiennent à tout savoir à votre sujet, c’est à vous de décider de leur révéler que ce qu’ils ont besoin de connaître, en vous concentrant principalement sur l'offre d'emploi en elle-même, à moins que l’on vous demande explicitement d’ouvrir sur une situation en particulier. Dites-vous que ça arrive à tout le monde de faire des erreurs, les recruteurs sont capables de faire la part des choses. Montrez que vous savez prendre suffisamment de recul pour discerner vos faiblesses.

Le «syndrome» du verre à moitié plein ou à moitié vide

Voyez-vous le verre à moitié plein ou bien le verre à moitié vide ? Si l’on prend un verre et qu’on le remplisse d’eau jusqu’à la moitié, on se pose alors la question si coutumière et consacrée par l’usage : Le verre est-il à moitié plein ou à moitié vide ? En réalité, tout est dans votre manière de voir les choses. Comme il y a toujours deux côtés à une médaille, il convient de montrer le bon côté des choses.

Par exemple, ce n’est pas un déshonneur de mettre sa carrière entre parenthèses pour suivre son conjoint muté à l’étranger, de suspendre ses activités professionnelles pour élever des enfants ou de  partir faire le tour du monde pour s’ouvrir à d’autres cultures. Il suffit de trouver la façon de tourner ces situations en votre faveur.

Si le recruteur vous pose une question sur une situation délicate, lors de votre prochaine entrevue, préparez-vous. Ne cherchez pas à tout dire, limitez-vous à l'essentiel en admettant les faits. Déclinez succinctement les situations en prenant bien soin d’ajouter les mesures que vous avez prises pour corriger chacune d’elles ; ainsi, le plan d’action que vous proposez fera vite oublier vos points faibles. Démontrez que ces situations ont été gérées de façon intelligente et constructive. De plus, la façon dont vous avez surmonté ces situations peut intéresser le recruteur. Les pistes ci-dessous, vous sont présentées à titre indicatif :

• Conflit interpersonnel :
  Il est parfois délicat de mettre en avant des problèmes relationnels en entrevue. Ce type de situation est plus de l'ordre du privé et ne regarde pas nécessairement votre interlocuteur. En effet, des problèmes personnels seront souvent mal interprétés par quelqu’un qui ne vous connaît pas et qui n'était pas là lors des faits en question. Si c’est le cas, parlez de départ parce que vous aviez fait le tour du jardin, que les perspectives d'évolution étaient inexistantes ...
  
  
• Changement d’emploi :
  Comment justifier votre départ d’une entreprise ? Votre nouvel employeur voudra sans doute connaître le motif de départ de votre emploi actuel. Que votre départ soit volontaire ou non, vous devez répondre sans vous mettre les pieds dans les plats. L'employeur cherche seulement à mesurer le risque qu'il court s'il vous embauche. Il veut savoir ce qui a mal fonctionné dans votre emploi précédent. Vous devez alors le rassurer !
  
  
• Changement de cap professionnel :
  Vous vouliez acquérir de nouvelles compétences, exercer le métier dont vous rêviez depuis tout petit …
  
  
• Chômage :
  Vous en avez profité pour faire le point sur votre parcours professionnel, puis vous vous êtes recentré sur vos objectifs de carrière, vous avez peut-être suivi une formation, aidé un ami à monter son entreprise, vous avez pris du temps pour votre famille, vous êtes devenu trésorier dans une association …
  
  
• Faute professionnelle :
  Vous avez fait une erreur coûteuse au cours d’un emploi précédent ? En entrevue, admettez les faits. Expliquez quelles leçons vous avez tirées de cet événement. Votre honnêteté mettra le recruteur en confiance. Il verra que vous êtes capable de reconnaître vos erreurs et que vous avez le souci de vous améliorer ...
  
  
• Absence prolongée pour maladie :
  Si votre absence est due à une longue maladie ou résulte d’une cure de désintoxication, vous n’êtes jamais obligé de rentrer dans les détails. Quelques mots suffisent. Vous n’avez jamais baissé les bras et, au contraire, vous avez fait preuve de détermination. Cette épreuve a décuplé votre motivation ...
  Si vous êtes en recherche d’emploi et devez manquer quelques semaines de travail suite à une opération médicale à venir, vous pouvez attendre que l’employeur vous manifeste un intérêt pour une deuxième entrevue avant de lui mentionner.
  
  
• Trou dans vos études :
  Vous en avez profité pour vivre pleinement une passion (sportive, culturelle…) et vous émanciper ...

Un candidat averti préparera soigneusement ses réponses par écrit avant de se présenter en entrevue. Il s’agit d’identifier et de sélectionner à l’avance ce que vous devez dire et comment cela doit être rendu à l’employeur. L’objectif n’est pas de réciter une réponse, mais de vous doter d’un discours cohérent, concis et surtout positif. Il sera sage d’expérimenter vos réponses avec une personne de confiance pour les évaluer et les améliorer, au besoin.

Aucune expérience n’est anodine si elle reflète une force de caractère et une capacité à rebondir. Le travail n’est pas tout dans une vie. Profitez-en pour valoriser, entre autres, les activités culturelles, sociales et associatives qui vous ont permis de faire une transition, une transformation, de vous améliorer, de progresser, et de devenir une personne plus mature et responsable.

Patricia St-Pierre, experte-conseil  
                     
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